La tour de Nesle, aujourd'hui disparue, était une des tours d'angle de coin de l'ancienne enceinte de Paris, dite enceinte de Philippe Auguste, construite par Philippe II Auguste au début du XIIIᵉ siècle.

Le 19 avril 1314 éclate le scandale de la tour de Nesle, une affaire d’adultère au sein de la famille royale française. Cet événement ébranle la branche directe de la dynastie des Capétiens qui s’éteindra quelques années plus tard déclenchant la guerre de Cent Ans. 

 

Au printemps 1313, le roi Philippe IV dit le bel (1268-1314), sent s’approcher la fin de son règne. Avec ses trois fils qu’il a su marier avec trois princesses de la haute noblesse du royaume, sa relève est assurée. Ainsi, Louis (1289-1316), l’aîné, a épousé Marguerite de Bourgogne, Philippe le second (1293-1322), Jeanne d’Artois Bourgogne, et enfin Charles (1294-1328), le cadet, Blanche d’Artois Bourgogne, la sœur de Jeanne. En mai, le roi d’Angleterre Édouard II (1284-1327) et son épouse Isabelle, fille du Roi de France, sont en visite dans le royaume. Isabelle fait cadeau à ses belles-sœurs, Marguerite et Blanche, de deux petites aumônières.

 

Une histoire d’adultère

C’est alors qu’en décembre de la même année le roi Édouard II et sa reine tiennent un grand banquet à Londres. Au cours de ce celui-ci, la reine remarque quelque chose : deux chevaliers, les frères d’Aunay portent tous deux, deux aumônières similaires que celles qu’elle avait offertes à ses belles-sœurs. Nul doute pour elle, les deux chevaliers entretiennent une relation illicite avec les princesses françaises. Elle fait alors part de sa découverte à son père le roi de France Philippe IV. L’enquête est menée. Isabelle avait raison ! Les deux princesses Marguerite et Blanche sont donc accusées d’avoir bu, mangé et aussi d’adultère à la tour de Nesle et ce, depuis plusieurs années. Les frères d’Aunay sont immédiatement arrêtés. Ils avouent leurs crimes, et sont alors déclarés coupables de lèse-majesté.

Le 19 avril 1314 les frères d’Aunay, sont exécutés à Pontoise, dans d’atroces conditions. Ils seront roués, écorchés vifs, émasculés, recouverts de plomb soufré en ébullition, trainés par des chevaux, et enfin décapités avant que l’on pende leurs corps par les aisselles à des gibets. Les deux sœurs sont aussi jugées. Elles seront toutes deux rasées et condamnées à la prison à perpétuité. Ce scandale aura causé un véritable choc à la cour et provoquera de grosses répercussions dans les années à venir.

 

Les prémices de la guerre de Cent Ans

En 1314, à la mort de Philippe IV, son fils aîné Louis accède au trône jusqu’à sa mort en 1316. La même année, après le décès de Jean Ier (fils posthume de Louis X, mort à 5 jours), c’est la première fois qu’il n’y a pas d’héritier mâle en ligne directe. Opposés à l’idée que la fille de Louis X accède au trône, les Barons de France choisissent comme roi de France Philippe V, comte de Poitiers et frère du défunt roi. Néanmoins, sa légitimité est contestée par les partisans de Jeanne, qui n’a que quatre ans. 

A sa mort en 1322, Philippe V n’ayant pas de descendant mâle, la Couronne se transmet à son frère cadet Charles IV qui n’aura, lui aussi, pas de descendance mâle. A la mort de celui-ci, la question du successeur se pose. Édouard III, petit-fils de Philippe IV et roi d’Angleterre, prétend au trône, chose inenvisageable pour les Français. Philippe VI de Valois (1293-1350), cousin germain de Charles IV, devient par primogéniture masculine, roi de France et de Navarre en avril 1328, non sans susciter la rancœur de ses rivaux, dont le roi d’Angleterre. Cela déclenchera quelques années plus tard la guerre de Cent Ans. 

 


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