Le siège de la Silicon Valley Bank à Santa Clara, Californie. CC BY-SA 4.0

Survenue il y a quelques semaines, la faillite de la Silicon Valley Bank pourrait impacter de nombreux secteurs. Focus sur les retombées de ce crash.

 

Depuis le vendredi 10 mars 2023, la Silicon Valley Bank (SVB), autrefois 16e banque des États-Unis et symbole d’innovation technologique, a perdu sa place dans le classement à la suite d’une panique bancaire. Fondée en 1983, elle est devenue la banque de choix pour de nombreuses start-ups montantes de la Silicon Valley. En effet, l’institution a fourni des services bancaires et des conseils spécialisés pour aider ces jeunes pousses à croître. En 2022, le resserrement de la politique monétaire par la Réserve fédérale (FED) a été l’un des premiers engrenages dans la chute de la SVB aujourd’hui. Comment une aussi grosse firme a-t-elle pu sombrer ? Quelles pourraient être les retombées à la suite de cette déconvenue ? Nous vous livrons de bout en bout l’essentiel à savoir.

 

Silicon Valley Bank : les origines de la chute

La débâcle de la Silicon Valley Bank découle d’une confluence d’éléments structurels et conjoncturels qui ont engendré une situation financière délicate. Les origines de cette chute remontent à l’année 2021, où de nombreuses start-ups ont levé des fonds importants à la suite de la pandémie de Covid-19. Croyant limiter les risques d’exposition, cette dernière a malheureusement investi ces liquidités en bons du Trésor américain. La hausse des taux d’intérêt, à la suite du resserrement de la politique monétaire de la FED, a eu des effets néfastes sur la banque. D’un côté, les conditions de financement des entreprises se sont détériorées, de l’autre, la valeur des obligations a sensiblement baissé en 2022. Devant l’afflux de retraits de fonds des start-ups, la Silicon Valley Bank a été contrainte de liquider une partie de son portefeuille.

Cette décision lui a valu une perte de presque 1,8 milliard de dollars. Étant donné que la banque n’était pas protégée contre le risque de hausse des taux, elle a été obligée d’annoncer une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars. On assiste alors à une panique bancaire, renforcée par la perte de confiance des clients en la banque, entraînant ainsi des retraits de fonds massifs. Afin de limiter l’hémorragie, les autorités américaines n’ont eu d’autres choix que de procéder à la fermeture de la Silicon Valley Bank le vendredi 10 mars.

Le véritable problème de cette descente aux enfers ne réside pas en soi dans les pertes financières annoncées, mais plutôt au niveau du stress et de la panique qui empoisonne la finance mondiale. Cette mise en alerte n’est rien d’autre que le fruit de douloureux souvenirs du cas Lehman Brothers, ou peut-être de la politique mondiale tendue par le possible coup d’arrêt de l’hégémonie américaine. Malheureusement, bien qu’il s’agisse d’un secteur assez isolé, de surcroît une banque peu connue du grand public, et donc qui ne risque pas d’ébranler l’écosystème financier mondial, Wall Street n’a pas été épargné.

 

Panique à Wall Street et environnants

À la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank, les bourses du monde entier ont été prises de panique, entraînant une chute de valeurs pour les plus grandes banques américaines et européennes. Les conséquences se sont immédiatement ressenties à la Bourse de Paris, où la Société Générale perdait 6,19 %, tandis que la Deutsche Bank décrochait de 8,83 % à Francfort. Après la déroute de la veille, les grandes banques de Wall Street se sont ressaisies, mais les banques européennes ont continué de chuter, avec une baisse plus marquée pour celles perçues comme moins solides.

En revanche, HSBC a annoncé avoir racheté la branche britannique de la Silicon Valley Bank pour une livre, permettant ainsi à ses clients d’accéder à leurs dépôts et à leurs services bancaires normalement. Malgré une stabilisation de Wall Street, les places européennes sont restées nettement dans le rouge, avec une baisse de 2,35 % à Paris et de 2,50 % à Francfort. Les investisseurs ont également cherché refuge dans le marché de la dette qui a connu une séance agitée, ainsi que dans le pétrole ayant chuté de plus de 4 %.

Les pertes importantes subies par des banques telles que le Credit Suisse, avec une perte de près de 7,3 milliards de francs suisses en 2022, ont suscité des inquiétudes. À cet effet, l’autorité bancaire européenne a mis en place des tests de résistance pour les 50 plus grandes banques de la région et les gouvernements pourraient intervenir pour aider les Banque Nationale en cas de crise. La décision de la Saudi National Bank, le premier actionnaire de Credit Suisse, de ne pas investir davantage dans le groupe suisse, a aussi exacerbé l’incertitude qui planait sur le sort de la banque.

 

Une révision des mesures par les autorités américaines

Depuis la crise des subprimes, les autorités américaines ont mûrement réfléchi concernant les mesures à prendre au cas où une situation pareille se réitérerait. Suite à la faillite de la Silicon Valley, plusieurs mesures ont été prises pour prévenir l’effondrement du système bancaire américain et endiguer la défiance qui y règne. La Réserve fédérale américaine (Fed) a garanti le retrait de l’intégralité des dépôts de la SVB. Elle s’est engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. Les mesures ne protègent toutefois pas les actionnaires et détenteurs d’obligations de ces banques.

La FED a également créé un nouveau programme, le Bank Term Funding Program, pour fournir des liquidités à des conditions avantageuses aux établissements bancaires. La Banque centrale des USA a injecté 25 milliards de dollars pour limiter les effets. Les banques pourront donc emprunter des fonds en apportant des obligations valorisées à leur valeur nominale. De plus, les principales banques centrales mondiales, comme la Fed et la Banque centrale européenne (BCE), pourraient arrêter leur politique de remontée des taux d’intérêt pour soutenir les économies. Bien que la banqueroute de la SVB ne revêt pas les mêmes caractéristiques que la crise des Subprimes en 2008, elle n’en demeure pas moins significative sur le plan Tech. En effet, les changements significatifs pressentis sont plus axés sur ce secteur.

 

Accentuation d’une frilosité financière dans la Tech ?

Cette situation peut également mettre fin ou ébranler de nombreuses collaborations, comme ce fut le cas avec la plate-forme d’e-commerce Shopify, le réseau social Pinterest ou encore l’outil de gestion Hootsuite. C’est d’ailleurs le départ de ces entreprises, après que le directeur général de la banque leur aurait exhorté de ne pas retirer leurs dépôts, que la panique s’est généralisée. Sur le long terme, les start-ups de la Tech peuvent éprouver d’énormes difficultés pour retrouver leurs boussoles et s’associer à nouveau avec d’autres entreprises.

Avec cette nouvelle crise, nous savons d’ores et déjà les risques inhérents au modèle de financement des start-ups dans l’écosystème. Cette prise de conscience pourrait être l’occasion pour les investisseurs et institutions de repenser leur approche sur le plan Tech. Les autorités pourraient imposer davantage de contraintes et de surveillance pour éviter une concentration excessive des risques sur un seul secteur. Les investisseurs pourraient ainsi être incités à être plus avisés dans leurs choix, en optant pour des entreprises ayant une stratégie de croissance raisonnable et moins dépendante d’un seul secteur ou client. Cette crise pourrait ainsi déboucher sur une réorientation de l’écosystème de la finance Tech vers des bases plus saines et plus diversifiées.

 

Les casinos en ligne sont-ils touchés par cette débâcle ?

Il est plus qu’évident que la chute d’une banque de cette envergure impacte grandement de nombreuses structures. Vu que les start-ups sont impliquées, on pourrait envisager que cette déconvenue atteigne d’autres secteurs innovants du Tech. Néanmoins, il n’en est rien. Le secteur des casinos en ligne en est l’exemple concret. Il s’agit d’une industrie qui a connu un énorme succès ces dernières années, mais qui continue toujours d’émerger.

Bien qu’ils soient peut-être liés à des entreprises innovantes, les casinos en ligne français continuent toujours de prospérer et de proposer des méthodes de paiement fiables, indépendantes de la SVB. Sur un guide comme TCL, il est possible de trouver une liste de sites de casinos. Des solutions de paiement tel que les portefeuilles électroniques et les cryptomonnaies sont proposés afin de mettre en confiance les parieurs les plus craintifs.

 

Vers un risque de contagion ?

Les déclarations de dirigeants européens et Américains convergent pour rassurer les marchés financiers sur l’absence de risque de contagion suite à la faillite de la Silicon Valley Bank. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie français, affirme que les banques européennes sont solides et ne présentent pas les mêmes risques que la banque américaine. Si la Silicone Valley a autant été impacté, c’est parce qu’elle est principalement exposée au secteur de la Tech, soit une contribution de 50 %.

Paolo Gentiloni, commissaire européen à l’Économie, souligne également l’absence de contagion directe et l’importance de surveiller les risques indirects, tout en jugeant que la situation n’est pas significativement risquée. En effet, les banques européennes opèrent selon un modèle différent de la Silicon Valley Bank, avec des clients et des actifs plus diversifiés, ce qui limite le risque de contagion. De plus, il y a peu de liens directs entre la banque américaine et les établissements bancaires européens, ce qui réduit le risque de pertes importantes pour ces derniers. Cependant, les banques européennes pourraient être confrontées à la hausse des taux d’intérêt et à des pertes si elles ne se sont pas suffisamment protégées ou si elles sont contraintes de vendre leurs obligations prématurément.

 


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