Le Rafale de Dassault Aviation est un avion de combat multirôle entré en service en 2002 dans la Marine et en 2006 dans l'Armée de l'air. ©Military_Material / Pixabay

De son passé prestigieux de puissance de premier rang, la France a gardé une idée élevée de son statut, tant militaire que politique et économique. Depuis 1945, la France doit faire face à l’émergence de nouvelles puissances militaires et le jeu compliqué des relations internationales pousse l’Armée française à renforcer son autonomie d’action et de production, tout en continuant à conduire des opérations en coalition, et en jouant le jeu du multilatéralisme.

 

Berceau de l’aviation, la France entretient la légende et continue d’exceller dans le domaine aéronautique. Elle rayonne grâce à l’une des entreprises les plus compétentes dans le domaine aérien : Dassault Aviation. Fondé par Marcel Dassault – né Bloch – en 1929 sous le nom « Société des avions Marcel Bloch », ce grand groupe est à l’origine d’appareils militaires renommés pour leur efficacité et leur haut degré de technicité, comme la famille des Mystère ou des Mirage. Le Rafale est considéré à l’heure actuelle comme le fleuron de l’aéronautique française. Fer de lance de l’Armée de l’Air, c’est un avion de chasse omni-rôle et ultra-polyvalent, c’est-à-dire capable d’assurer un éventail de missions auparavant assurées par plusieurs autres types d’avions. Ainsi, les armées qui l’utilisent peuvent se passer d’une pléthore d’avions pour n’en adopter qu’un seul.

 

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Innover pour exister

Le Rafale est né au début des années 1980 d’une volonté presque européenne de trouver un successeur à deux avions : le Mirage 2000 français, et le Tornado développé en commun par l’Italie, le Royaume-Uni, et l’Allemagne de l’Ouest. L’enjeu était de parvenir à fédérer le plus grand nombre de pays autour d’un projet commun pour susciter une solidarité stratégique plus forte. En effet, la protection du continent européen et de ses citoyens passe par le renforcement de l’autonomie stratégique de l’Europe, donc l’intensification des efforts communs de défense. La France propose ainsi à ses partenaires européens le lancement d’un projet destiné à produire un avion de combat multi-rôles. Si Bonn, Madrid, Rome ou encore Londres se montrent intéressées, le projet laisse place à des divergences insolubles. Particulièrement, attachée à son autonomie décisionnelle, la France décide de lancer seule son projet Rafale le 21 avril 1988. Le premier vol a lieu le 19 mai 1991, mais les premiers avions ne seront livrés qu’en 2002 à la Marine nationale et en 2006 à l’Armée de l’air.

 

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En mars 2021, on compte 143 Rafale en service en France. Et, selon les chiffres donnés par Dassault en 2014, le coût unitaire de production d’un Rafale s’étend de 68,8 millions d’euros pour la version biplace du Rafale « Air », à 79 millions d’euros pour les Rafale embarqués « Marine ».

 

Un engagement opérationnel important

Le Rafale va prendre part sur tous les théâtres d’opérations sur lesquels la France est engagée depuis l’Afghanistan (2007-2014). Il sera déployé en Libye (2011), au Mali (2013-2021), en Irak (2014) ou encore en Syrie (2015-2021). Très vite, ses capacités martiales sont saluées et reconnues de tous. Dans le cadre d’entraînements interalliés, il n’est pas rare de voir briller les pilotes et avions français même face aux Américains. Sa polyvalence et sa capacité d’emport l’ont rapidement transformé en « machine à tout faire » de l’Armée française.

 

Un succès commercial tardif

En janvier 2021, Florence Parly, ministre des Armées, a signé avec Athènes un contrat pour 18 Rafale, dont 12 d’occasion. Si cet accord renforce le plan de charge de Dassault, il redonne surtout de l’élan commercial à l’avion français, et démontre que le Rafale peut se vendre en Europe. « S’il fallait décrire en un seul mot ce moment que nous avons vécu tous ensembles à Athènes, je n’ai pas la moindre hésitation, ce mot serait : historique ! » a annoncé Florence Parly dans un discours à Argonay (Haute-Savoie). Après l’Égypte, le Qatar et l’Inde, la Grèce est donc le quatrième client du Rafale avec une commande de 2,5 milliards d’euros après seulement 4 mois de discussions. Les tensions avec la Turquie ont grandement accéléré le processus d’achat. Les Émirats arabes unis seraient également en discussion avec la France pour s’équiper de Rafale. Ce contrat avec Abou Dhabi, en discussion depuis 2008, pourrait être signé d’ici 2022.

 

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Le Rafale est donc un excellent avion, apprécié de ses équipages et admiré à travers le monde. Bien qu’il peine à conquérir les marchés étrangers, il est parfois qualifié de « meilleur avion du monde » et participe à la renommée de la France en matière de Défense. D’ici 2040, le Rafale français, l’Eurofighter allemand et le F-18 Hornet espagnol devraient laisser leur place aux chasseurs de 5e génération du programme européen, le système de combat aérien du futur (SCAF).

 


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1 thought on “Le Rafale, fleuron tricolore de l’Armée française

  1. Une fois de plus il y a confusion entre le premier vol du Rafale A qui n’est qu’un démonstrateur et le premier vol du prototype du Rafale C, deux avions qui ne partagent que le concept et la formule aérodynamique. Sinon toutes les pièces sont différentes.

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