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Affaire Floyd-Traoré : une globalisation des combats

Une fresque à la mémoire de George Floyd, tué par un policier américain le 25 mai 2020, a été réalisée à Minneapolis aux États-Unis. ©Lorie Shaull / Flickr

Depuis le plan Marshall et l’importation de la culture étasunienne en France les esprits français se sont fondus dans une culture américanisée, à tel point que ceux-ci semblent dorénavant névrosés des tares touchant leurs frères de l’Ouest. La police française à l’instar de la police américaine serait touchée d’un racisme ordinaire dans ses procédures d’interpellation. Le peuple français, prenant exemple sur le peuple américain, semble prêt à toutes les humiliations et à toutes les bassesses pour s’excuser de crimes qui lui sont étrangers. La globalisation des esprits s’est, depuis lors, métamorphosée en globalisation des combats.

 

L’essence de la globalisation des combats : la globalisation des esprits

Depuis environ un siècle les cultures mondiales se sont appauvries au profit d’une culture globalisée à tendance américaine. Tout le monde porte des jeans, des sneakers et des tee-shirts mettant à mal les ponchos, les babouches et les coiffes bigoudènes. La tradition se perd et nous devenons tous semblables en apparence. Mais bien plus que nos apparences, nos esprits sont métamorphosés. Le monde entier s’importe dans nos quotidiens laissant au « Fabriqué en France » une place anecdotique. Le matin nous nous levons de notre lit Ikea (Suède) pour boire notre café de marque Columbia (Colombie) avant d’entrer dans notre voiture Volkswagen (Allemagne). Après avoir travaillé durant notre journée à Zara (Espagnol) nous pouvons enfin souffler un peu en allant manger au restaurant thaï du coin avant de rentrer chez nous et d’allumer la télévision pour regarder Netflix (Américain). Nos esprits sont globalisés, internationalisés et désormais c’est à nos engagements de suivre ce chemin.

 

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La disparition du cadre spatio-temporel, moteur de la globalisation des combats

Mais avant de pouvoir combattre pour des causes mondialisées ou globalisées, encore faut-il détruire ce qui nous rattache à notre lieu de vie, à savoir l’espace et le temps. L’espace n’existe plus. L’espace d’une part ne doit plus exister, et comme nous avons pu le constater avec la globalisation des esprits c’est chose faite. A fortiori, l’Union Européenne possède un espace Schengen, sans frontières, ce qui nous permet à nous autres européens d’abstraire intellectuellement l’idée même de frontière. Quand vous pouvez de chez vous commander un colis depuis la Chine (Aliexpress) ou depuis les États-Unis (Amazon) et que vous pouvez communiquer avec n’importe qui dans le monde au travers de réseaux sociaux internationaux (Facebook, Twitter,…) une illusion se propage, celle de l’interconnexion quasi absolue des esprits. Ainsi les vérités régionales deviennent des vérités internationales dans un amalgame terrible. Si la police américaine est raciste, la police française ne peut que l’être. Les coupables sont nommés par des problématiques spatiales (vox populi internationale) quand les victimes sont nommées par des problématiques temporelles.

 

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L’Histoire n’existe plus

L’Histoire, d’autre part, ne doit également plus exister. Dans une génération où l’Histoire est devenue une sous matière, la réflexion historique n’a plus sa place. La jeunesse et certains partisans politiques choisissent dans l’Histoire ce qu’ils souhaitent être vrai ou pensent être vrai en lui enlevant sa complexité. La contextualisation semble être devenue l’apanage d’une vie milieu conservateur dans un monde où des « historiens branchés » refondent l’Histoire au fil de leur idéologie. Paraissent ainsi des livres entiers sur l’histoire de la culture LGBT+ ou anticolonialiste dans des périodes historiques ignorant l’existence de ces concepts contemporains. Des figures historiques sont considérées comme racistes, homophobes et sexistes a posteriori quand des films tels qu’ « Autant en emporte le vent » deviennent des éléments de propagation de la haine pour certains esprits malades n’y voyant pas le reflet passé d’une époque révolue mais ayant réellement existé. Plus haut, l’État, honteux d’une Histoire qu’il ne considère plus, laisse une grande place à l’Histoire des civilisations extérieures et enlève chaque année de nos programmes historiques  de grands personnages fondateurs de la manière de penser propre à la France. Il est à rappeler que sans connaître ce qu’est et était son propre pays, nous ne pouvons apprécier ce qu’est ou fut celui des autres.

 

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L’avenir de la globalisation des combats : Vivre ou mourir

Au vu des actuelles évolutions politiques tendant vers un renforcement des coalitions et des gouvernements souverainistes (États-Unis, Brésil, Chine, Hongrie, Pologne, Italie, Royaume-Uni,…), la globalisation des combats n’aura que peu à sa place dans nos sociétés actuelles et futures. Les esprits s’en retournent chez eux, la globalisation se rompt.

Mais les combats d’aujourd’hui ne sont hélas pas encore éteints et tant que des braises fumeront, les pompiers pyromanes crieront au feu avant de créer de nouveau une étincelle. En effet, tout une partie de la classe politique française préfère tolérer des débordements illégaux et violents de peur d’être assimilés à des racistes ou par pur clientélisme. Ils laissent ainsi perdurer la haine et le ressentiment illusoire d’une partie de la population française envers l’autre (blancs contre noirs, société civile contre la police,…). Notre seule espérance en cet instant ne peut donc être que celle-ci : que les braises soient vite éteintes.

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