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Le Concorde, classé Monument historique par le Ministère de la Culture

Un exemplaire du Concorde est exposé à l'aéroport Paris Charles de Gaulle en 2006. ©Henrysalome

Un exemplaire du Concorde est exposé à l'aéroport Paris Charles de Gaulle en 2006. ©Henrysalome

Symbole de l’excellence aéronautique française, le Concorde n°1, exposé au musée Aeroscopia à Blagnac, vient d’être officiellement classé Monument historique. Une première en France pour un avion de cette envergure, qui consacre autant une prouesse technologique qu’un morceau de mémoire nationale.

 

C’est une page de l’histoire de l’aviation et de l’innovation européenne qui vient d’être solennellement reconnue. Le Concorde n°1, immatriculé F-WTSB, premier avion de série français destiné aux essais en vol du programme supersonique Concorde, a été classé au titre des Monuments historiques par la ministre de la Culture ce 5 mai. Ce classement marque une première dans l’histoire du patrimoine aéronautique français.

 

Un avion emblématique

L’annonce fait suite à une procédure engagée en mai 2023 par l’Académie de l’Air et de l’Espace, propriétaire de l’appareil, auprès de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) Occitanie. Après une inscription au titre des Monuments historiques en octobre 2024, le classement vient d’être confirmé, sur avis unanime des instances nationales compétentes.

 

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Ce classement ne porte pas seulement sur l’avion lui-même, mais également sur l’ensemble de ses équipements d’essais et de tests, en tant qu’« ensemble historique mobilier ». Il témoigne de l’exceptionnelle valeur technologique, scientifique et esthétique de ce fleuron de l’industrie aéronautique, aujourd’hui exposé au musée Aeroscopia de Blagnac, à proximité immédiate des installations d’Airbus.

 

Le Concorde n°1, témoin d’un défi technologique unique

Premier Concorde de série, le F-WTSB – surnommé « Sierra Bravo » – diffère des prototypes conservés au Bourget et à Yeovilton. Il a joué un rôle déterminant dans la certification de l’appareil et dans l’obtention du certificat de navigabilité, permettant ainsi l’entrée en service du Concorde pour le transport de passagers.

 

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Son premier vol, le 6 décembre 1973, dura trois heures, dont quarante-trois minutes en vol supersonique, avec André Turcat, Gilbert Defer, Michel Rétif, Henri Perrier et Hubert Guyonnet aux commandes. Il effectua son dernier vol le 19 avril 1985 avant d’être remis à l’Académie de l’Air et de l’Espace.

Le Concorde n°1, par son intégrité exceptionnelle et son instrumentation d’origine, est aujourd’hui un témoin unique de la grande aventure technologique des Trente Glorieuses. Il illustre la réussite d’une coopération industrielle franco-britannique exemplaire, au cœur du projet Concorde lancé par un accord intergouvernemental en 1962.

 

Un monument d’ingénierie devenu patrimoine

Ce classement s’inscrit dans une démarche plus large de reconnaissance du patrimoine scientifique, technique et industriel en France. Il consacre le Concorde comme un chef-d’œuvre d’ingénierie, mais aussi comme une icône culturelle et esthétique. À la fois œuvre d’art et prouesse mécanique, le Concorde incarne une époque où l’Europe osait rêver à Mach 2.

 

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La ministre de la Culture a salué « un enrichissement exceptionnel du patrimoine national », soulignant l’importance de transmettre cette mémoire technique aux générations futures. Avec cette inscription, la France confirme l’attention nouvelle qu’elle porte à ses grands témoins de l’innovation du XXe siècle. Le Concorde, longtemps symbole de vitesse et d’élégance, entre désormais dans l’histoire par une autre porte : celle du patrimoine.

 


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