Logiciels espions: les États-Unis sont devenus les premiers investisseurs mondiaux
Publie le 15/09/2025

Les États-Unis souhaitent limiter l’usage des logiciels espions tout en finançant massivement leur développement. ©Brett Sayles
Un rapport de l’Atlantic Council révèle que les capitaux américains dominent désormais le marché mondial des logiciels espions commerciaux, dépassant Israël et l’Europe. Un secteur lucratif, mais controversé, qui illustre le décalage entre discours politiques et pratiques financières.
« Make America Geat Again », « America First ! » Les États-Unis sont désormais les premiers investisseurs dans les logiciels espions commerciaux. Une annonce qui illustre parfaitement la politique offensive souhaitée par Donald Trump.
Les capitaux américains en force
Selon l’étude du think tank américain Atlantic Council, 31 investisseurs américains sont aujourd’hui actifs dans le domaine du spyware commercial (logiciels espions), contre 11 seulement l’an dernier. Cette progression spectaculaire place les États-Unis devant Israël (26 investisseurs) et l’Europe, où l’Italie reste le principal pôle avec 12 acteurs identifiés.
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Parmi les fonds engagés figurent des poids lourds de Wall Street comme D.E. Shaw & Co., Jane Street ou Ameriprise Financial, impliqués notamment dans Cognyte, société israélienne accusée d’avoir fourni des outils de surveillance à des régimes autoritaires. Autre opération marquante : le rachat de Paragon Solutions par AE Industrial Partners, un fonds américain spécialisé dans la sécurité nationale.
Un marché controversé, entre scandales et opportunités
Cette montée en puissance intervient dans un contexte paradoxal. Depuis le scandale Pegasus, qui avait révélé l’usage abusif de logiciels espions contre journalistes et opposants, Washington affirme vouloir encadrer strictement ces technologies. Pourtant, les capitaux américains continuent de financer les principaux acteurs du secteur.
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L’Atlantic Council souligne notamment que Saito Tech (ex-Candiru), placée sur liste noire par le département du Commerce en 2021, a encore bénéficié d’investissements américains en 2024. De quoi mettre en lumière un fossé grandissant entre politique et finance, alors même que le marché mondial du spyware connaît un regain de dynamisme, avec 128 investisseurs recensés dans 46 pays.
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