En Thaïlande, l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra remonte sur le ring

Deux décennies après avoir bousculé le paysage politique thaïlandais, Thaksin Shinawatra signe un retour remarqué sur le devant de la scène. Jeudi soir, à l’occasion d’un grand événement intitulé « Unlocking Thailand’s Future – The Next Economic Chapter », l’ancien Premier ministre a dévoilé une série de propositions économiques qui ont tout d’un programme politique.

Dans une salle comble du Centre national de conférences, et lors d’une retransmission en direct sur la chaîne publique MCOT, Thaksin Shinawatra a déroulé une vision en six axes pour sortir l’économie thaïlandaise de l’essoufflement actuel et lui ouvrir, selon ses mots, « les portes du XXIe siècle ».

Transition énergétique, agriculture d’avenir, industries créatives

La première priorité affichée : une transition énergétique rapide. Objectif : réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles, miser sur le solaire et l’hydrogène, et valoriser les crédits carbone comme nouvelle source de revenus. Une manière, selon lui, de conjuguer souveraineté énergétique et innovation financière.

Le deuxième axe concerne les secteurs stratégiques : l’agriculture à haute valeur ajoutée, les semiconducteurs, l’économie numérique, les industries culturelles. Une ambition forte : faire de la Thaïlande un hub régional, capable de remonter les chaînes de valeur mondiales et de redevenir la « cuisine du monde ».

Santé, innovation, talents étrangers : bâtir une société du futur

Thaksin Shinawatra a également insisté sur l’innovation sociétale, en appelant à développer des smart cities, à renforcer le tourisme médical, à investir dans les biotechnologies comme la thérapie génique ou les cellules souches. Il a salué la création d’un visa long séjour dédié aux talents internationaux, présenté comme un levier d’attractivité dans la compétition mondiale.

Réformes de structure et nouvelle méthode de gouvernance

En matière de gouvernance, Thaksin Shinawatra appelle à tourner la page du cloisonnement bureaucratique. Il propose une modernisation de l’action publique, une budgétisation plus souple et la création d’un poste de coordinateur national, calqué sur le fonctionnement des grandes entreprises, pour piloter les politiques transversales.

Un discours de fond, aux airs de come-back politique

Si le ton se voulait technique et tourné vers l’avenir, difficile de ne pas y voir un retour en force de l’ancien chef du gouvernement. Avec cette conférence à grand spectacle, l’ancien Premier ministre n’a pas seulement présenté des propositions économiques : il a signé un retour sur le ring, au moment même où la Thaïlande cherche une nouvelle impulsion politique.

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