Des milliers de manifestants dénonçaient la collusion de l’Union Européenne et de l’Azerbaïdjan dans les rues de Bruxelles début octobre. ©Arthur Ballantine

Dans une lettre ouverte, plus de 150 personnalités dans le monde appellent à la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers arméniens illégalement détenus par Bakou à la suite de l’invasion et de la prise de contrôle de la région du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan en septembre dernier. Huit prisonniers politiques arméniens, anciens dirigeants du gouvernement du Haut-Karabagh figurent sur la liste. Plus d’une douzaine d’autres prisonniers de guerre arrêtés pendant le conflit sont également toujours en détention.

 

Cet appel collectif fait écho aux préoccupations croissantes concernant les conditions et le traitement de ces prisonniers arméniens, dont fait partie Ruben Vardanyan, homme d’affaires et philanthrope arménien de premier plan. Leur arrestation fait suite à une campagne de nettoyage ethnique menée par les forces azerbaïdjanaises. Si la libération, le 7 décembre 2023, de 32 prisonniers de guerre arméniens est une première étape, tous les autres doivent également être libérés. Le fait que Bakou n’ait pas libéré les 8 prisonniers politiques restants soulève de profondes inquiétudes quant aux motifs du régime d’Ilham Aliyev pour leur maintien en détention

 

Une violation des Droits de l’homme

« Les violations des droits de l’homme constatées à la suite du conflit du Haut-Karabagh exigent une attention et une action urgentes », a déclaré Noubar Afeyan, l’un des signataires et cofondateur de l’initiative humanitaire Aurora. « Le président Ilham Aliyev choisit la rétribution politique plutôt que la justice. Nous croyons à la dignité et aux droits inhérents de chaque individu et appelons la communauté internationale à se joindre à nous pour condamner cette injustice ».

 

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Noubar Afeyan collabore depuis longtemps sur des projets humanitaires et de développement économique régionaux et mondiaux avec Ruben Vardanyan, un symbole de la lutte pour la liberté politique et la dignité humaine dans la région. Son emprisonnement injustifié pousse parmi les voix les plus respectées au monde à défendre sa cause et celle des autres prisonniers arméniens injustement détenus.

« Nous appelons le président Ilham Aliyev à remplir ses obligations en matière de règles et de droit internationaux, en veillant à ce que les personnes injustement emprisonnées puissent retourner en toute sécurité auprès de leurs familles », a déclaré Paul Polman, vice-président du Pacte mondial des Nations unies et ancien PDG d’Unilever. « Tous les habitants du Haut-Karabagh ont le droit de vivre dans la paix et la sécurité, et de disposer de la liberté de se déplacer sans entraves ni restrictions ou avec le spectre menaçant d’un traitement inhumain. Compte tenu de la candidature de l’Azerbaïdjan pour accueillir la COP 29 en 2024, j’espère sincèrement que les Nations unies ne donneront leur accord que si Bakou libère tous ces prisonniers. ».

 

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« La détention injuste de Ruben Vardanyan et de tant d’autres personnes à Bakou viole leurs droits fondamentaux », a déclaré Mary Robinson, ancienne haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. « Pour que le gouvernement d’Azerbaïdjan soit respecté par la communauté internationale, il est essentiel qu’il respecte l’État de droit, en particulier à la lumière du nettoyage ethnique du Haut-Karabagh. Il doit libérer ces détenus immédiatement ».

 

Une véritable paix est-elle possible ?

Ces dernières semaines, les membres du Parlement européen et du Conseil européen ont cherché à obtenir un accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En octobre, le Parlement européen a adopté une résolution appelant l’Azerbaïdjan à libérer tous les habitants du Haut-Karabagh arrêtés depuis le 19 septembre, y compris les anciens fonctionnaires de la région, et à s’engager à leur accorder une large amnistie. Le Parlement européen a également demandé des sanctions contre les membres du gouvernement azerbaïdjanais responsables des multiples violations du cessez-le-feu et des droits de l’homme dans le Haut-Karabagh, ainsi que des enquêtes sur les abus commis par les forces de Bakou qui pourraient constituer des crimes de guerre.

 


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