La suppression du corps diplomatique suscite l'indignation. ©Ibex73

Un décret paru au Journal officiel le dimanche 17 avril annonce la suppression du corps diplomatique. Une décision qui fait vivement réagir les organisations syndicales du quai d’Orsay.

 

Une diplomatie nécessaire est rayée d’un trait de pauvre plume, aujourd’hui en France, entre deux tours d’échéance présidentielle, sans recours au Parlement, sans consultation solide, sans autre chose qu’un bon plaisir « réformateur » et tout mauvaisement présidentiel. Cette diplomatie est absolument et dangereusement sacrifiée, coulée, réduite à néant, et tout cela par un ukase politique, présidentiel et pathétiquement : coupable !

 

Une spécialité française

Comment voulez-vous mener une politique étrangère sans spécialistes, sans professionnels, sans esprits formés solidement, sans recours ni à l’Histoire ni à la géographie ? Le décret amputant le corps diplomatique français, supprimant l’essentiel de ce corps, le confiant à des amateurs périlleux mais politiquement malléables et à des technocrates, voilà qui promet. Ce n’est plus une politique héritière de bien des siècles, que l’on assure avec ce torchon de papier officiel et entériné en fin de mandat par un Président et un système qui se font gloire de leur amateurisme, par un ex-candidat redevenu candidat, lequel se vantait en 2017 d’ignorer Histoire et culture françaises.

Faute d’avoir pu donner un ton précis et ajusté à la politique étrangère de la France, faute d’avoir su faire autre chose que la proposition sans réalisation nette de petits entretiens de Trianon sans suite et sans réussite concrète, voilà donc que M. Macron et ses « réformateurs » coûteux sacrifient sans honte l’un des piliers de notre tradition politique, à l’heure même où la diplomatie et les enjeux géopolitiques confirment partout leur nécessité et leur emploi de haute évidence, et leurs dimensions urgentes et dans l’urgence.

 

Vers une diplomatie « artificielle » ?

D’autant plus que, par ailleurs, et cela depuis bien des décennies, aggravées par MM. Hollande, Sarkozy et Macron, nos moyens militaires, de réplique, engagement ou protecteurs directs sont faibles. M. Macron compte-t-il donc sur la « puissance diplomatique » exclusive de l’Europe institutionnelle ? Remplacer l’essentiel, le corps et l’esprit de la diplomatie française, de haut et précis métier, par un corps formé ou créé hors sol, artificiellement, maladroitement, par copinage ou forces diverses, de robots choisis, sans formation claire et forte, par des cercueils sur pattes, tels que ceux dénoncés par Balzac. Voilà donc l’enjeu, voilà l’acte réalisé par ce décret tout frais mais qui, déjà sent le formol et le faisandé… Logique de mécanique glacée et de squelettes politiciens absurdes, voilà ce que nous connaissons et subissons aujourd’hui !

Sottise, sottise, mais pire que tout : sottise criminelle, irréaliste mais préméditée, à risque effarant et à principe coupable dans l’avenir proche ou à moyen terme: source absolue et évidente de désastres. Fin de la puissance française, fin aussi de ses moyens d’action et de pesée sur la diplomatie et face aux enjeux du monde ! La politique et la vision diplomatique de M. Macron, c’est : après moi le déluge. C’est un petit marquis Louis-XV à retardement ! Une fois encore, il le prouve. Aux détriments de la France et de la protection diplomatique de son peuple, dont il se fiche manifestement éperdument…

Ces sabotages et sabordages forcés, imposés par décret correspondent à une certaine forme obscène de la politique et de l’Histoire, cela tient aussi en un seul, strict et certain mot, celui, tout net et qui s’impose hélas, de : trahison !

 


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