Depuis mai 2022, le ministère des Solidarités et de la Santé s'est divisé en deux ministères distincts. Image d'illustration.

Depuis mai 2022, le ministère des Solidarités et de la Santé s'est divisé en deux ministères distincts. Image d'illustration.

Un rapport de l’IGAS sur la gestion du Covid-19 accable le ministère de la Santé. Remis en novembre 2020 au gouvernement, le document n’a été officiellement publié que début avril 2023.

 

C’est un document dont la publication s’est fait attendre 2 ans et demi. Le rapport concernant le « Retour d’expérience du pilotage de la réponse à l’épidémie de Covid-19 par le ministère des Solidarités et de la Santé » a été officiellement mis en ligne début avril malgré les réticences du ministère.

 

Un document qui dérange

Commandé en juin 2020 par le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, le rapport est confié à l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS). L’objectif de celui-ci est d’apporter des éclairages concernant la gestion de la crise sanitaire « dans la perspective d’un éventuel rebond de l’épidémie ». La lettre du ministre demande que soit évoqués deux axes : « l ’organisation du Centre de crise sanitaire (CCS) et du ministère dans sa globalité, et l’articulation entre le pilotage central et la responsabilité des acteurs de terrain. »

La note de 205 pages est remise 5 mois plus tard en novembre 2020 aux commanditaires sans que celle-ci ne sorte des murs ministériels. Alerté, le journal Le Parisien a tenté de se procurer le document en sollicitant l’IGAS, la Commission d’accès aux documents administratifs ainsi que le Conseil d’État, sans succès. L’affaire est finalement révélée en janvier 2023 par le journal qui parviendra à prendre connaissance du document. Le mois suivant, le Tribunal Administratif de Paris donne raison au Parisien et condamne l’État à communiquer publiquement la note et à lui verser 2 000 euros de frais de justice.

 

Une mauvaise gestion

Le texte met en avant les mauvaises gestions de l’exécutif sur sa gestion de la crise Covid en particulier sur l’organisation des services. Pour l’occasion, 375 acteurs de cette crise (cadres, directeurs d’établissement de santé, élus ou encore préfets) ont été interrogés. Il ressort que l’organisation de la direction de crise nationale a ainsi été « peu lisible » et s’est « écartée de l’organisation classique des centres de crise ». La coordination entre les directions pilotée par une direction des opérations qui n’a pas été officialisée dans l’organigramme n’a pas « facilité l’unité de la chaîne de décision » ainsi que la prise en charge des Ehpad qui ont été oubliés, de la logistique, des tests et du secteur social et médico-social dont le pilotage a été « peu investi ». Les agents en charge des missions ne disposaient pas toujours des compétences nécessaires pour gérer au mieux leurs missions. La raison ? Celles-ci n’étaient pas véritablement définies.

Les instances spécifiques n’échappent également pas au rapport qui pointe du doigt leurs nombres. Celui-ci alimente « une impression de confusion sur les rôles de chacun » avec des projets dont le ministère n’avait pas « posé un cadre clair ». Il apparaît qu’aucune direction « n’était outillée, au début de l’épidémie, pour organiser les remontées de données nécessaires au suivi et à la gestion de la crise » car les données « n’avaient pas été identifiées comme prioritaires ». Le rapport précise aussi la « solitude » et le « manque d’appui » des professionnels de santé sur le terrain ainsi que les tensions entre les Agences régionales de santé (ARS) et les préfectures. Autant de leçons que doit tirer le gouvernement sur un sujet qui a eu un impact sur la vie des Français.

 


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