Exposition : à la découverte du Greco

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L'Assomption de la Vierge - El Greco

Les œuvres de Domenikos Theotokopoulos dit El Greco sont exposées au Grand Palais à Paris. C’est la première exposition en France de cet artiste-peintre de la fin de la Renaissance. Jusqu’en février 2020.

 

Domenikos Theotokopoulos (1541-1614) naît en Crète au milieu du XVIe siècle. D’abord madonniero, c’est à dire créateur d’icônes, il quitte son île natale pour se rendre en Italie afin de parfaire ses connaissances artistiques. C’est en arrivant à Venise qu’il fut surnommé « Il Greco ».

En arrivant dans la ville des doges, Le Greco rencontre plusieurs grands artistes de sa génération : Véronèse, le Tintoret, Jacopo di Bossano et surtout le Titien auquel il aimera se mesurer, lui qui se définissait comme étant « le meilleur imitateur et connaisseur de la nature ». En 1570, quittant Venise pour Rome, il découvre la manière de Michel-Ange et loin de s’en émouvoir, la critique vivement.  Son séjour à Rome (1570-1577) s’ancre dans le mouvement de la contre-réforme au moment où le pouvoir clérical souhaite corriger les « dérives » maniéristes de la Renaissance. Lorsque le Pape Pie V demanda aux artistes peintres de « revêtir » les nus du Jugement Dernier de Michel-Ange à la chapelle Sixtine, le Greco proposa tout simplement de détruire le décor et d’en créer un nouveau en accord avec les nouveaux canons esthétiques. Il affirme pouvoir réaliser un décor tout aussi qualitatif. L’assurance de ce jeune peintre étranger choque et il lui est demandé de quitter Rome.

Le Greco se mit en route et s’installa à Tolède en Espagne en 1577, où la politique de la contre-réforme mise en place par les Jésuites plaisait à sa personnalité quelque peu fanatique. Sans rival et pourvu de commandes importantes, il y développa sa manière très atypique qui fait aujourd’hui son succès : des corps souvent contorsionnés, des postures étirées, des formes tourmentées, des couleurs acides…

Artiste majeur de la fin de la Renaissance et du début du grand siècle, l’œuvre du Greco tombe dans l’oubli dans les années ayant suivi sa disparition, le Caravage lui ravissant le succès avec ses compositions modernes réalisées en clair-obscur. Tombant dans l’oubli le plus total, l’art du Greco refait surface à la toute fin du XIXe siècle.

 

Une exposition historique

L’exposition « Greco – La rétrospective au Grand Palais » à Paris qui se tient en ce moment et jusqu’au 10 février 2020 est un événement historique : c’est la première grande rétrospective de l’œuvre de l’artiste en France. La redécouverte du Greco au début du XXe siècle par les artistes provoque, au-delà d’un choc, une impulsion créatrice qui annonce le cubisme et les avant-gardes. Picasso sera notamment très influencé par l’œuvre peint du Greco.

Quatre-vingts œuvres sont réunies au Grand Palais, soit un quart de la production de l’artiste. Inédit. Outre les grands sujets religieux très reconnaissables du Greco, le visiteur peut découvrir ou redécouvrir le talent hors norme de portraitiste du peintre grec. L’incroyable maîtrise du pinceau révèle un sens très développé de la psychologie des sujets qu’il représente : que ce soit le portrait du Cardinal Niño de Guevara ou le portrait du Frère Dominicain Hortensio Paravicino.

L’une des pièces phares de l’exposition est l’Assomption de la Vierge, prêté par l’Art Institute de Chicago. La pièce a été acquise en 1906 à Paris par un collectionneur américain et n’est jamais revenue sur le sol français.

Le plus de l’exposition ? Une scénographie très sobre laissant la lumière inonder l’œuvre de Greco qui se révèle par ses plus belles couleurs.

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