Alors que son dernier retranchement à Baghouz, en Syrie, est officiellement tombé le 23 mars 2019, l’État Islamique a mené différentes actions dans la région. Malgré sa disparition, des attaques surprises, des enlèvements et différents autres attentats sont encore fréquents.

 

Peu de temps après que la Coalition Internationale se félicite de la victoire sur l’État Islamique, celui-ci a mené plusieurs frappes dans le vaste désert syrien. Selon le site Al-Masdar News, citant des sources à Damas, plus de dix soldats syriens ont été enlevés et emmenés dans le désert tandis qu’ils se trouvaient sur la route entre Palmyre et Deir Ez-Zor. La même source précise également que trois autres soldats ont été tués la semaine dernière, par une mine posée par les combattants de l’État Islamique dans la même région.

 

Une résurrection

Bien qu’ayant perdu l’ensemble de son territoire, équivalent à la surface de la Grande Bretagne à son apogée, l’État Islamique demeure encore un acteur politico-militaire majeur. Très affaibli, sa situation actuelle est comparable à celle de la fin des années 2000, où il se trouvait également vaincu militairement par la stratégie de contre-insurrection des États-Unis et du gouvernement de Bagdad. Ayant perdu à cette époque un nombre important de chefs et de combattants, l’organisation terroriste était décimée, ne pouvant faire face à l’armée américaine. Quelques années sont passées et, profitant de la déstabilisation syrienne de 2011 et du retrait américain en Irak à cette même époque, le groupe se reconstitue. Il se servira de son expérience dans la clandestinité et des liens noués avec la population locale pour resurgir au-devant de la scène lors de sa vaste offensive quelques années plus tard en 2013-2014.

 

Un terreau favorable au recrutement

Malgré sa chute, le terreau local est encore favorable au recrutement. Bien que les villes soient libérées, la situation économique, politique et sociale est mauvaise. La jeunesse sunnite syro-irakienne reste influencée par l’EI. D’un côté le gouvernement chiite en Irak, de l’autre le clan alaouite, apparenté chiite en Syrie, n’emportent pas l’adhésion pleine et entière de la communauté sunnite et de sa jeunesse, qui, pour une partie d’entre elle, voyait en l’État Islamique un moyen de renverser la tendance pour accéder au pouvoir. De plus, profitant de la faiblesse de Damas et sous couvert de lutte anti-EI, l’avancée des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) n’est pas vue d’un très bon œil par les populations locales du Nord de la Syrie, voyant pour certaines cette avancée comme une emprise ethnique kurde. Cette guerre laisse d’importantes traces au sein des différentes communautés et la vengeance pointe le bout de son nez.

 

Une géographie propice

En décembre 2017, le premier ministre irakien, Haider al-Abadi se félicitait d’annoncer « la victoire finale » et la « fin de la guerre contre Daesh ». L’État islamique était vaincu et ne disposait plus officiellement de territoire dans ce pays. Pourtant, terrée dans certaines zones désertiques ou montagneuses difficiles d’accès, l’organisation dispose encore, 5 ans après le début de la riposte, d’abris quasi-inaccessibles pour les forces de sécurité irakienne. « Tous les jours, il y a des opérations contre les cellules dormantes » affirme à l’AFP le général Najim al-Jibouri, commandant en chef des opérations dans la province de Ninive. « Depuis la reprise de Mossoul, les troupes ont arrêté 2.500 terroristes » continue-t-il. Malheureusement, certaines de ces zones, dans lesquelles l’EI opère sans difficulté avec armes et véhicules, échappent à l’armée irakienne depuis bien avant l’offensive de 2013-2014. Anciens repaires d’Al-Qaïda à l’époque de l’invasion américaine, ces territoires abritent des caches d’armes et des tunnels protégeant des raids aériens.

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