En Irlande, la fête de Samain est restée encore très populaire. ©Mickmacadam / WIKIMEDIA COMMONS

En Irlande, la fête de Samain est restée encore très populaire. ©Mickmacadam / WIKIMEDIA COMMONS

Le 1er novembre est connu de tous comme étant le jour de la fête de la Toussaint (Samain). Mais d’où vient cette fête au cours de laquelle l’Église catholique honore tous les saints, connus et inconnus, et précédent la Commémoration des fidèles défunts, et quelles sont ses origines ?

 

La célébration de la fête chrétienne de la Toussaint au 1er novembre est une spécificité catholique apparue au VIIIe siècle, lorsque le pape Grégoire III dédit à tous les saints une chapelle de la basilique Saint-Pierre. En 835, le pape Grégoire IV ordonne que cette fête soit célébrée sur tout le territoire de la chrétienté, et en 998, les moines de Cluny instituèrent une fête des trépassés le 2 novembre, qui entra dans la liturgie romaine comme commémoration des fidèles défunts à partir du XIIIe siècle.

 

La Toussaint inspirée par les cultes païens

Lorsque le pape Grégoire IV choisit la date du 1er novembre comme jour de célébration de tous les saints du catholicisme, il est supposé qu’il s’agisse d’une manœuvre d’influence pour détourner les rites païens des peuples celtes vers la foi catholique. En d’autres termes, la Toussaint devait supplanter l’ancienne fête religieuse de Samain, dans un contexte de christianisation de l’Europe. En Irlande, Samain serait resté encore très populaire (tout comme d’autres fêtes païennes). En 998, la création d’une « fête des trépassés » au lendemain de la Toussaint, le 2 novembre, aurait tenté une nouvelle fois d’abandonner pour de bon les anciennes pratiques. Cependant, les morts restaient, encore une fois, majoritairement célébrés au 1er novembre. La Nouvelle encyclopédie catholique note ceci : « Les Irlandais réservaient le premier jour du mois aux grandes fêtes, et puisque le 1er novembre marquait de surcroît le début de l’hiver celte, c’était une date appropriée pour célébrer tous les saints. ».

 

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L’Église catholique romaine avait pour habitude d’absorber les fêtes païennes en leur donnant un nom chrétien et en les appelants des fêtes chrétiennes. Cela était fait avec l’intention de rendre le christianisme plus acceptable et plus familier aux adorateurs païens que l’Église voulait attirer.

 

Samain, une fête « hors du temps »

La fête celtique de Samain existait voici plus de 2500 ans. Adoptée par les Gaulois, elle marquait pour les peuples celtes la fin de l’été, le début d’une nouvelle année, et constituait un moment privilégié de rencontre entre vivants et morts. Samain est la première des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique, fêtée aux environs de notre 1er novembre. Elle marque le début de la période sombre. C’est une fête de transition, le passage d’une année à l’autre et d’ouverture vers l’Autre Monde, celui des dieux et les âmes des morts. Elle est mentionnée dans de nombreux récits irlandais par le fait qu’elle soit propice aux événements magiques et mythiques.

 

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Son importance chez les Celtes est indéniable, puisqu’on la retrouve en Gaule sous la mention « Tri nox Samoni » (les trois nuits de Samoni), durant le mois de Samonios (approximativement le mois de novembre), sur le calendrier de Coligny (calendrier gaulois servant à fixer les dates des fêtes religieuses). La fête elle-même dure en réalité une semaine pleine, c’est-à-dire les trois jours avant la pleine lune de novembre, le jour de la pleine lune lui-même, puis les trois jours suivants.  La fête est décomposé en trois temps : la mémoire des grands hommes disparus, la fête de tous les morts, et enfin la réjouissance et la fête. Pour les Celtes, cette période est entre parenthèses dans l’année. Elle n’appartient ni à celle qui s’achève ni à celle qui va commencer ; c’est une durée autonome, hors du temps, « un intervalle de non-temps ». C’est le passage de la saison claire à la saison sombre, qui marque une rupture dans la vie quotidienne.

 

Une fête devenue traditions locales 

En France, ces traditions ont pu perdurer jusqu’au début du XXe siècle : en Provence, dans le Périgord et en Normandie, on laissait la table dressée et les restes sur la table. En Bretagne, du lait et des crêpes étaient déposés sur le rebord de la fenêtre. En Corse, c’est une cruche remplie d’eau. Les Bretons laissaient aussi une bûche brûler, appelé « bûche des âmes ». Dans les Vosges, on préparait des lits et on ouvrait les fenêtres pour que les âmes puissent revenir chez elles.

 

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Depuis la nuit des temps, les hommes célèbrent les morts sous différentes formes et approches quant à la notion de l’au-delà et des rites pratiqués. Mais avec cette notion commune que la mort ne marque pas la fin de l’existence et qu’il faut honorer les défunts : héros, saints et membres de sa famille.

 


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