Deux soldats allemands posent sur char français Renault D2 abandonné en 1940. ©ww2gallery / Flickr

Deux soldats allemands posent sur char français Renault D2 abandonné en 1940. ©ww2gallery / Flickr

La bataille de Montcornet s’est déroulée le 17 mai 1940. Mené par le colonel de Gaulle, cet épisode est une tentative de contre-attaque de l’armée française dans le but de contenir les troupes allemandes.

 

Après l’invasion de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, la Wehrmacht arrive en France le 10 mai 1940. C’est le début de la Bataille de France.

 

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Le 17 mai 1940, l’Allemagne réussit à s’emparer du village de Stonne dans les Ardennes. Le jour même après cette défaite, le colonel Charles de Gaulle à la tête de la 4e division cuirassée, avec un bataillon de 34 chars lourds Renault de 32 tonnes et une centaine de chars moyens et légers, mène une attaque près de Montcornet, dans l’Aisne.

 

Déroulement

Le matin du 17 mai à 4h15, de Gaulle lance l’offensive. Les chars lourds avancent en deux groupes, l’aile gauche part de la lisière du bois de Samoussy au sud-est de Gizy à 7 km en retrait du pont de Chivres, l’aile droite part de La Maison Bleue à 6 km en retrait de Sissonne.

 

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Quand de Gaulle lance son offensive à Montcornet, les deux premières divisions allemandes ont déjà traversé le village. Plein d’ambition, le colonel souhaite mettre en déroute les Allemands et veut récupérer Montcornet et progresser encore. Dans un message adressé au général Alphonse Georges, il écrit : « Suivant la situation, je tiendrai Montcornet ou je pousserai sur Rozoy ou sur Marle. »

Au lever du jour, la chance est du côté des Français : un convoi allemand se fait détruire devant les avant-postes français. Cette petite victoire permet de récupérer une automitrailleuse, 18 camions, 2 canons de 105 mm, et 33 prisonniers, dans l’embuche 23 morts sont à déplorer côté allemand.

 

Une victoire de courte durée

A midi, les chars français sont pris à partie par les antichars allemands de la 10e Panzerdivision. Au total, la 10e parvient à détruire 7 chars français, les autres n’ont pas d’autre choix que de se replier. À 15h la bataille reprend de plus belle, le Colonel de Gaulle tente une nouvelle offensive sur le village. La 4e DCr progresse et élimine plusieurs poches de résistance à Clermont-les-Fermes pour arriver enfin sur les hauteurs de Montcornet. De celles-ci, ils peuvent tirer sur les camions et motocyclistes allemands qui roulent sur les routes de Marle.

 

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A 16h, des problèmes de ravitaillement font défaut côté français, les chars sont sous le feu de quatre canons de DCA que les Allemands ont déployés comme canons antichars en réaction aux premières attaques françaises. Les troupes françaises n’ont plus d’autre choix que de faire machine arrière. À 18h30, avec la perte de 23 chars, le sort est scellé. Le colonel de Gaulle perd espoir et laisse Montcornet aux mains des Allemands. Pour lui, ce n’est que partie remise, persuadé que la chance lui sourira bientôt.

Malgré le repli de la division, la bataille est néanmoins considérée comme un succès moral. Elle est, pour l’instant, la seule où les troupes françaises sont parvenues à repousser les troupes allemandes pendant quelques heures.
La bataille de Montcornet va valoir au colonel de Gaulle une promotion au grade de général de brigade le 25 mai, ce qui fait de lui le plus jeune général français de la seconde guerre mondiale. Le 6 juin, il fait son entrée au gouvernement en qualité de sous-Secrétaire d’État à la Guerre. Il a 49 ans.

 


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