Roland Garros devant un avion Demoiselle B.C. (1910). ©Bibliothèque nationale de France

Roland Garros est un aviateur et militaire français. Outre ses exploits aériens, il est célèbre pour avoir donné son nom au terrain de tennis très connu : Roland Garros.

 

Cet aviateur ne n’attendait sûrement pas à voir apparaître son nom aussi souvent dans la presse plus d’un siècle après sa mort. Pour un «simple» amateur de tennis, il pourrait rendre jaloux bien des professionnels de ce sport très réputé dans le monde occidental.

Né le 6 octobre 1888 à la Réunion, Eugène Adrien Roland Georges Garros grandit sous le soleil. Quelques années plus tard, il suit sa famille qui déménage en Cochinchine où son père, Georges Garros ouvre à Saigon un cabinet d’avocat. A douze ans, il rentre en Métropole afin de poursuivre sa scolarité au collège Stanislas à Paris puis à Cannes, suite à des soucis de santé. Sa passion pour le sport commence en particulier dans le cyclisme dans lequel il sera champion interscolaire en 1906. Il retourne ensuite sur Paris pour son année de philosophie avant de réussir brillamment son entrée à HEC où il rencontrera son ami Émile Lesueur. Passionné par le monde de la mécanique, il ouvre sa concession d’automobiles au pied de l’Arc de triomphe à la sortie de l’école.

 

Les débuts de l’aviation

Roland Garros découvre l’aviation en 1909, la même année où Blériot traverse la Manche, alors qu’il est en vacances chez son oncle près de Reims. Passionné par ce nouveau secteur, il utilise les bénéfices de son commerce pour acheter son premier « avion » : une Demoiselle, premier avion léger de l’aéronautique. Les écoles de pilotage n’existant pas encore, il apprend seul et signe un contrat de représentations à Cholet, sans avoir de brevet de pilotage. Le succès commence et Roland Garros poursuit ses représentations aux États-Unis.

En France, il participe à plusieurs courses d’aviation : Paris-Madrid, Paris-Rome et le Circuit Européen. Les tournées s’enchaînent et le voici qui part en Amérique du sud. Il sera le premier à traverser la baie de Rio de Janeiro et détient en 1912, le record d’altitude à 4 950 mètres puis à 5610 mètres la même année. Trois ans après l’exploit de Blériot, il traverse en 1913 la mer Méditerranée et rejoint Bizerte (Tunisie) depuis Fréjus sans escale en moins de 8h. Son retour en France en paquebot est un véritable triomphe.

 

Engagé volontaire en 1914

Alors que la guerre vient d’être déclarée, Roland Garros s’engage comme simple soldat mécanicien dans une escadrille et réalise de nombreuses missions de reconnaissance et de bombardements. Il parvient à mettre au point avec Raymond Saulnier un système permettant de tirer à travers le champ de l’hélice : c’est la mitrailleuse embarquée. Utilisée à partir de janvier 1915, ce système révolutionnera les combats aériens. Plusieurs victoires consécutives seront attribuées au sous-lieutenant Garros.

Le 15 avril 1915, son avion est touché par les canons anti-aériens allemands. Contraint de se poser en territoire hostile, il est fait prisonnier avant même d’avoir pu incendier son avion et détruire le système qu’il avait mis au point. Celui-ci sera utilisé et amélioré par les Allemands pour dominer le ciel jusqu’au milieu de l’année 1916. Après plusieurs tentatives et trois ans de captivité, il réussit son évasion avec le lieutenant Anselme Marchal en février 1918 en se faisant passer pour un officier allemand. Durant ses années de captivité, sa santé s’est considérablement dégradée, ce qui ne l’empêche pas de reprendre du service. Les avions et les méthodes et techniques de combats aviation ayant considérablement changé durant son absence, il doit presque tout réapprendre avant de repartir au front.

 

Une mort précipitée

L’esprit n’est plus comme au début de la guerre. Celle que l’on croyait durer quelques semaines voire quelques mois s’est prolongée dans un conflit de plus de quatre ans brisant des familles et des amitiés. Lorsque Roland Garros revient en permission à Paris, ses amis sont pour la plupart soit au front, soit morts au combat. La veille de ses 30 ans et quelques semaines avant l’armistice, le 5 octobre 1918, l’avion du lieutenant Garros explose en vol lors d’un combat aérien. Il s’écrase dans les Ardennes près de Vouziers, où il sera enterré.

Officier de la Légion d’honneur, le nom de Roland Garros est aujourd’hui associé au stade de tennis qui porte son nom. Bien que simple amateur de ce sport, c’est son ami Emile Lesueur, camarade de promotion à HEC qui, lorsqu’il devient président du Stade Français, exigea que le nom de Roland Garros soit associé à ce stade lors de sa construction en 1927. « Je ne sortirai pas un sou de mes caisses si on ne donne pas à ce stade le nom de mon ami Garros ».

« La victoire appartient au plus opiniâtre » – Une citation de Napoléon Ier que Roland Garros inscrivait sur les hélices de ses avions.

 

Une des hélices de Roland Garros sur laquelle est gravée la citation de Napoléon Ier.

 


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