Le président sénégalais Macky Sall au Parlement européen en octobre 2019. © Union européenne 2013 - Parlement européen

Le 3 février, le président sénégalais Macky Sall a décidé de reporter les élections présidentielles prévues initialement le 25 février. Le chef de l’État souhaite un scrutin « libre, transparent et inclusif » sous couvert de crise institutionnelle.

 

Lors d’une intervention télévisée samedi dernier, le président sénégalais, Macky Sall, a déclaré son intention d’abroger le décret fixant la date de l’élection présidentielle au 25 février. Une décision qui fait suite à la mise en place d’une commission parlementaire chargée d’enquêter sur deux juges du Conseil constitutionnel, dont la crédibilité dans le processus électoral est remise en question. Il s’agit d’une initiative sans précédent dans l’histoire du Sénégal. L’idée de reporter les élections a été avancée par des députés, en particulier du Parti démocratique sénégalais (PDS), qui exprimaient des inquiétudes quant à la gestion des parrainages et du fichier électoral. Pour eux, il était crucial de dissiper toute incertitude entourant le processus électoral avant de procéder au vote.

 

« Un Sénégal apaisé »

Malgré le report de l’élection, Macky Sall a tenu à rassurer en affirmant qu’il ne cherchera pas à briguer un troisième mandat présidentiel. Son objectif est de pouvoir créer « un dialogue national ouvert afin de réunir les conditions d’élections libres, transparentes et inclusives dans un Sénégal apaisé et réconcilié. » a-t-il annoncé lors de son discours. Les stigmates des événements de mars 2021 et de juin 2023 sont encore trop présents pour se permettre une nouvelle crise post-électorale face à une situation grave et confuse.

 

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Dans son allocution, il a signalé que le Sénégal était confronté à un « conflit ouvert entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, sur fond d’une supposée affaire de corruption de juges ». Le soupçon de mensonge entourant la candidate Rose Wardini, qui aurait caché dans sa déclaration au Conseil constitutionnel sa double nationalité franco-sénégalaise pose des soucis d’intégrité. Cette omission soulève des inquiétudes quant à la crédibilité du scrutin, car elle contrevient à l’article 28 de la Constitution, qui dispose que « tout candidat à la présidence doit être exclusivement de nationalité sénégalaise. ». Cette situation concerne également le candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS), Karim Wade, dont la candidature a également été invalidée par le Conseil constitutionnel en raison de sa double nationalité franco-sénégalaise.

 

Un scrutin reporté à décembre

Le report du scrutin a fait réagir la communauté internationale alors que la campagne électorale devait officiellement être lancée dimanche dernier et que des manifestations ont eu lieu ce week-end. Le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a ainsi invité les Sénégalais à régler leur « différend politique par la concertation, l’entente et le dialogue ». Selon le porte-parole du gouvernement, Mayoro Faye, la décision du report du scrutin a été « prise dans l’intérêt du pays ». Le candidat du parti démocrate sénégalais (PDS).

 

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L’Assemblée nationale a voté ce lundi le report de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024 après que des députés de l’opposition qui faisaient obstruction aient été évacués par la gendarmerie.

 


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