Manifestation pro-palestinienne dans les rues d'Athènes en octobre 2023. ©Iason Raissis

La situation au Proche-Orient entre le Hamas, Israël et les pays voisins interrogent sur notre relation avec l’Islam dans le monde.

 

Dans le tourbillon de l’actualité des relations internationales, Israël s’aventure dans des eaux tumultueuses. Porté par sa puissance militaire et le soutien indéfectible de la diaspora juive, il s’est senti en confiance en ne tenant pas compte de l’apprentissage des défaites du monde musulman. Croire également que les accords d’Abraham, signés avec quelques États arabes ou auto-désignés comme tels, prédisaient une acceptation totale du pays serait minimiser l’impact du renouveau islamique parmi ces populations. La vieille guerre entre l’Islam et le judéo-christianisme redevient incandescente.

 

Le prophète guerrier

Relisons la biographie de Mahomet par Ibn Hicham. Ce commerçant chamelier, entouré de tribus animistes, chrétiennes et juives, s’est inspiré, pour bâtir son système religieux, de ce qu’il avait retenu du judaïsme et de son prolongement chrétien, en y ajoutant pour faire bonne mesure une dose de paganisme. Ambitieux, intelligent, ayant la volonté et l’orgueil d’un conquérant et la parole facile, il eut l’idée d’une interprétation de ce qu’il avait plus ou moins bien retenu de ses rencontres avec les rabbins et les moines.

 

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D’emblée, il conçut son affaire comme un moyen de prendre le pouvoir sur les tribus arabes et de subjuguer d’autres peuples. Ce fut son génie. Pour assouvir son orgueil et sa soif de domination, il fut le premier à imaginer ce qui aujourd’hui se nomme idéologie. Du paganisme, il a conservé la Mecque comme lieu-saint, la Kaaba qui était le sanctuaire des divinités et idoles arabes et les sept tours à faire autour d’elle, tout comme le puits de Zamzam où se seraient abreuvés, selon la tradition orientale, Agar, la servante d’Abraham et leur fils Ismaël. Des Juifs et des Chrétiens le Dieu unique, Jérusalem, autre ville sainte, et Abraham le premier croyant en ce même Dieu.

À partir du christianisme, il a composé un Jésus prophète, né de la Vierge Marie (citée plus de trente fois dans le Coran), mais absolument pas fils de Dieu, ni fils de Joseph. À l’évidence, pour faire du neuf, il fallait éliminer cet aspect qui concluait la Révélation et revenir au Dieu des Juifs en condamnant l’idée de la Trinité. Il était cependant impossible de nier que Jésus avait vécu, ni sa dimension. Il imagina donc un Jésus, le plus grand des prophètes, ayant eu mission de l’annoncer, lui Mahomet. Jésus devait revenir à la fin des temps. Il faut bien reconnaître dans une telle assertion, l’orgueil démesuré du personnage, mais aussi un moyen remarquable de se sacraliser.

 

La conquête islamique

Pour dominer vraiment, il fallait convaincre les tribus païennes arabes et convertir ou soumettre Juifs et Chrétiens. Il commença par sa propre tribu, les Quraych contre lesquels il n’hésita pas à se battre. Il poursuivit par l’arc et le sabre sa conquête en massacrant païens, juifs et chrétiens. Il mit au point l’idée du Djihad, la guerre sainte, et engagea des expéditions meurtrières contre ses adversaires, les Juifs de Médine, la tribu juive des Banū Quraiza puis contre les Juifs de Khaybar. Ses premiers successeurs, les califes Abou-Bakar et Omar, puis Othman, lancèrent l’Islam à la conquête militaire du Proche et du Moyen-Orient. La suite, globalement, nous la connaissons. L’Islam se répandit à la vitesse d’une traînée de poudre jusqu’à envahir l’Espagne qui fut occupée et en guerre pendant sept siècles, mais aussi une partie de l’Asie.

 

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Il est vrai que le comportement de Mahomet, à l’égard de ceux qui le gênaient, était loin de pouvoir s’inscrire dans la morale chrétienne, dans une vision humaniste, ou même de répondre aux 10 commandements auxquels, pourtant, le Coran se réfère. Il a assassiné, fait la guerre et converti par la force. Il a dirigé lui-même 27 opérations militaires et en a ordonné 38 autres. Mahomet avait bien compris dès le début de son aventure que la seule concurrence véritable pouvait venir des juifs et des chrétiens. En attendant de les convertir, il en fit des dhimmis, des tributaires soumis au bon vouloir des musulmans.

 

Un Islam qui interroge

Mais alors que dire des atrocités commises de nos jours ? Aucun grand pays n’est épargné. Souvenons-nous du Bataclan, de Charlie-Hebdo ou des crimes de Mohamed Mehra, des attentats de Madrid, de Londres ou de l’abominable attaque du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Les attentats se sont multipliés et les terroristes ont toujours revendiqué leurs actes au nom de cet Islam, endeuillant des milliers de familles.

L’humanité s’est ainsi habituée aux massacres perpétrés. Les chrétiens d’Orient ne peuvent que susciter notre admiration. Ils continuent à vivre sous cette menace permanente. Les infortunés Arméniens, enfants du premier État chrétien, chassés du Haut-Karabagh par les troupes azerbaïdjanais détruisant les églises ou les convertissant en mosquées, ont subi le même drame. Des centaines de milliers d’Arméniens exécutés entre 1894 et 1896, par ordre du sultan Abdul-Hamid, en passant par la déportation vers la Syrie organisée par les Jeunes-Turcs, jusqu’aux guerres qu’ils subissent aujourd’hui.

 

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Subissant les mêmes menaces et agressions, il est incompréhensible qu’Israël pour des raisons circonstancielles, ait fourni des armes à l’Azerbaïdjan. Il faudrait être inconscient pour ne pas reconnaître que l’exode massif provoqué des chrétiens de Haut-Karabagh, fait définitivement de cette région une terre musulmane. Il faut être bien naïf, ou manquer du plus élémentaire courage, pour ne pas agir désormais par la force, contre cette nouvelle vague.

 


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