Les deux chefs d’états se sont entretenus à Genève pour clarifier leurs positions respectives sur certaines thématiques sensibles.

Les deux chefs d’états se sont entretenus à Genève pour clarifier leurs positions respectives sur certaines thématiques sensibles.

Mercredi dernier, le président américain Joe Biden et le président russe, Vladimir Poutine, se sont entretenus à Genève en Suisse. Sous fond de tensions politiques et diplomatiques, cet échange était très attendu.

 

Ce mercredi 16 juin 2021, Genève aura accueilli une rencontre attendue. Après plusieurs semaines de pourparlers, le président des États-Unis et de la Fédération de Russie se sont rencontrés afin d’échanger sur un certain nombre de sujets sensibles. Cyberattaques, contrôle des armements, relations diplomatiques, politique internationale, ingérences électorales… La liste des sujets évoqués est encore longue et laissait présager plus un dialogue cordial qu’un échange réellement constructif et approfondi.

 

Poutine interrogé par Keir Simons, échauffement des joueurs

Le 11 juin dernier, Keir Simons, journaliste pour NBC news invité au Kremlin, a pu interroger le Président de la Fédération de Russie durant plus d’une heure et demie. Cela faisait trois ans que pareil temps n’avait été accordé à un média américain. La première question, concernant des rumeurs de vente de technologies satellitaires par la Russie à l’Iran, est à l’image de l’ensemble de cet entretien. Des sujets délicats de politique étrangère, d’armement ou de diplomatie sont abordés dans un climat frisant quelquefois l’insolence. De ces échanges, un point fondamental ressort : la Russie est prête à rétablir des liens avec les Etats-Unis et à poursuivre la coopération engagée dans certains secteurs, tel que le spatial. « La coopération entre nos deux pays dans l’espace est un excellent exemple d’une situation où […] nous avons pu maintenir et préserver le partenariat » a expliqué Vladimir Poutine au journaliste de NBC.

Bien plus qu’un entretien « de courtoisie », ces échanges ont constitué les préliminaires de la rencontre présidentielle qui allait se tenir à Genève. Joe Biden souhaitait que son homologue soit « prévisible », afin d’écarter toute mauvaise surprise.

 

Le sommet de Genève, match amical en terrain neutre

La Suisse, fidèle à sa tradition de pays neutre, pourra se vanter d’avoir accueilli une fois de plus une rencontre sous fond de tensions politiques et diplomatiques. Barbelés, barricades, présence d’importantes forces de police… Les autorités craignaient de potentiels débordements et, afin de ne pas verser de l’huile sur le feu, tout fut évité pour que de tels évènements ne se produisent.

Durant plus de trois heures, les deux chefs d’états ont clarifié leurs positions respectives et, sans aucun doute, tracé certaines « lignes rouges » envers des thématiques encore trop sensibles. Droit de l’homme et non-ingérence dans les affaires intérieures ont été quelques-uns des sujets clés ayant été abordés. Après avoir traité son homologue russe de « tueur » quelques mois auparavant, la poignée de main tendue par le président des États-Unis aura été le symbole d’un dialogue renoué. Pavel Louzine, expert moscovite des relations internationales observe qu’au moins « les équipes diplomatiques des deux pays ont pris langue, ce qui constitue le préalable à un éventuel, mais encore hypothétique, rapprochement ».

 

Fin de match sans prolongations

Si cette première rencontre paraît avoir des airs trop courtois pour avoir un réel impact de fond sur les relations bilatérales Russie/ États-Unis, ils constituent néanmoins la pierre d’angle des prochains échanges de ces deux puissances. « Le président Biden a été très constructif, équilibré, il a de l’expérience, il n’y a pas eu d’hostilités », déclara le président Poutine à l’issue de la rencontre. De son côté, le président Biden a affirmé que la Russie ne « cherchait pas une guerre froide » avec les États-Unis. Si ces déclarations sont encourageantes, le président des États-Unis a tout de même tenu à réaffirmer que si la Russie violait certaines « normes fondamentales », en particulier dans le domaine cyber-sécuritaire, une réponse appropriée serait donnée. Pour Andreï Kortunov, directeur général du Russian International Affairs Council, « ce fut un match nul. […] Un but partout ; chacun est reparti dans son pays content, sachant qu’il pourrait présenter ce résultat comme une victoire ».

La seule avancée notable dans les rapports diplomatiques entre la Russie et les États-Unis concerne le retour des ambassadeurs dans leurs pays respectifs. Si le renvoi d’un ambassadeur est un geste ferme, il s’agit avant tout d’un élément de langage diplomatique visant à alerter sur l’état des relations entre deux pays. S’il est optimiste d’attendre une grande coopération entre ces deux puissances, espérons simplement que le dialogue ne sera pas une nouvelle fois rompu.

 


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